La randonnée à Zagora du 19 au 23 mars 2008
L’organisation du TREK dans le désert a été confiée à notre ami M’hamed AGNAOU, gérant de la société «CARAVANE LE GRAND SAHARA», qui est un professionnel en la matière.
D’après lui, c’est la première fois qu’un groupe aussi important, composé de 20 personnes (10 femmes et 10 hommes), exclusivement de nationalité marocaine, s’aventure dans le désert.
Ce genre d’excursion est surtout l’apanage des étrangers de différentes nationalités, qui sont d’ailleurs très nombreux, en cette période, dans la région.
La randonnée s’est déroulée comme suit :
Le mercredi 19/03/2008 :
Voyage en voitures, au nombre de 5, de RABAT à ZAGORA, en passant par MARRAKECH.
Départ à 6h30.
Arrêts pour petit-déjeuner sur l’autoroute et déjeuner à TADDART (maison en berbère) dans le col de TIZI N’TICHKA.
Arrêt également aux nouveaux studios de cinéma qui se trouvent à l’entrée de la ville de OUARZAZATE, côté MARRAKECH, pour une séance photos.
Arrivée à ZAGORA vers 19h30 à l’auberge qui se trouve à la sortie de la ville, côté M’HAMID EL GHIZLANE.
L’auberge de style purement marocain, qui s’intègre parfaitement au douar existant, est très bien décorée à l’intérieur, avec jardinet et puits. Elle est encore en cours de finition et d’équipement à l’étage, dont les chambres sont dotées de matelas posés directement sur les tapis de sol. Néanmoins, les chambres sont très propres et les lits confortables. On se sent vraiment très bien à l’intérieur de l’auberge qui respire le calme et la sérénité.
Notre hôte s’est procuré, pour l’ensemble du groupe, des foulards pour se couvrir dans le désert contre le soleil et les tempêtes de sable, ainsi que de l’eau minérale. Seuls BERGHOUZ, BRAHIM et les 4 accompagnateurs (chameliers) boivent l’eau des puits.
Le jeudi 20/03/2008 (Aïd Al Mawlid Annabawi) :
Le réveil matinal s’est fait par les chants des très nombreux oiseaux qui nichent pour la nuit dans les palmiers et les arbres du petit jardinet intérieur et par les appels de BERGHOUZ, qui ne cesse de répéter « debout les morts ! » pour réveiller les plus récalcitrants du groupe. Opération qui s’est d’ailleurs répétée durant tout le Trek, chaque matin que Dieu fait.
Après un bon petit-déjeuner complet avec jus d’orange, le groupe a quitté ZAGORA à 9h00 à destination de HASSI DJINIA au pied de J’BEL BANI. Arrivée à 14h00 au puits de la diablesse.
La caravane était composée de 10 dromadaires, dont 7 pour le matériel, la nourriture et l’eau. Les 3 autres sont réservés pour les randonneurs qui montent dessus à tour de rôle, à raison d’une demi-heure chacun, pour ceux qui le désirent. Il est à noter que le voyage à dos de dromadaire est très fatigant et ne peut excéder, au grand maximum, une heure. La majorité a préféré marcher à pied. Mais tous les randonneurs sont montés sur les dromadaires, même pendant un temps très court et surtout pour se faire prendre en photo.
L’oiseau de mauvais augure, BRAHIM, a demandé à Dieu de nous faire souffrir en nous envoyant une tempête de sable. Ses vœux ont été parfaitement exaucés et nous avons eu droit pendant toute la nuit à une tempête de sable qui nous a vraiment malmené. Celle-ci ne nous a pas empêché de passer une agréable soirée dans la grande tente en chantant et en dansant, avec le maestro ZAID et son violon, accompagné par AZIZ avec le tambourin (Bendir) ou HMAD notre cuisinier en chef.
Le vendredi 21/03/2008 :
Après une nuit mouvementée, je me suis réveillé le premier, comme d’habitude, vers 4h30. J’ai constaté que le vent a changé de direction. Il était glacial et venait de l’Algérie voisine.
Le groupe a commencé à se réveiller à partir de 5h30 pour la toilette matinale au puits.
Après un bon petit-déjeuner, la caravane s’est ébranlée vers 8h10 pour franchir le JBEL BANI, dont l’altitude dépasse 1000 m, en direction de LAMRAYER, au milieu des dunes de sable.
Il est bien entendu que la dite traversée s’est faite, pour tout le monde, à pied en raison du terrain montagneux et très accidenté.
Arrivée à MOULILI à 12h30 pour la pause déjeuner. En raison de la tempête de sable qui soufflait ce jour-là, il était impossible de déjeuner dehors sous les rares acacias qui existaient en ces lieux. Au vu des mines désespérées des randonneurs, j’ai pris l’initiative de demander à un habitant du coin s’il était possible de déjeuner dans sa demeure. Celui-ci a spontanément accepté et nous nous sommes rendus chez lui. Nous y sommes restés de 12h30 à 15h15.
Au cours du déjeuner, je n’ai cessé de prier Dieu pour nous préserver d’une tempête lors de notre trajet au milieu des dunes et pendant la nuit. L’arrivée à notre campement, au milieu de nulle part, a eu lieu à 18h00. Après l’installation du campement, la séance photo a commencé pour immortaliser le merveilleux coucher de soleil et le lever de la lune. On était en période de pleine lune. Pendant la nuit, on y voyait presque comme en plein jour. On n’avait pas besoin de la lumière de nos torches.
Comme à l’accoutumée, nous avons eu droit à notre soirée dansante et chantante sous le ciel étoilé.
Dieu a entendu mes prières.
Nous avons aussi assisté, surtout pour ceux qui ne l’ont jamais vu, à la préparation du pain cuit dans le sable chaud. Les gens de Zagora l’appellent ABADIR. Par contre, ceux de l’Atlas l’appellent AKHDOUL.
Le samedi 22/03/2008 :
J’ai eu pitié du groupe, qui était fatigué et je l’ai laissé faire la grasse matinée jusqu’à 6h00. Le réveil a été fixé à cette heure après d’âpres négociations.
Le petit déjeuner a été pris au sommet d’une grande dune de sable. Le fameux pain préparé la veille s’est révélé délicieux.
Le départ a eu lieu vers 9h00. Pendant 1h environ, nous avons marché dans les dunes. Opération pénible et difficile. Après, nous avons continué sur un terrain plat tantôt sablonneux, tantôt parsemé de petits cailloux érodés par les vents de sable.
Nous avons rencontré sous l’ombre du seul acacia de la zone, et pour la première fois, un couple de jeunes français avec leurs dromadaires, en provenance du campement nomade touristique de l’erg LIHOUDI, à côté duquel nous sommes passés pour atteindre vers 13h00 notre destination finale, qui est OUED BEN HAKKI. Ce dernier se trouve au bord de la piste carrossable où nous a rejoint notre hôte avec les véhicules de transport.
Après le déjeuner, nous avons rejoint ZAGORA en passant par TAGOUNITE et TAMEGROUTE où se trouve la fameuse bibliothèque réputée pour son vieux Coran écrit sur peau de gazelle et vieux de 1100 ans.
Le dimanche 23/03/2008 :
Quatre voitures ont regagné RABAT en passant par MARRAKECH, comme à l’aller, avec visite de la fameuse Kasbah des AIT BENHADDOU, près de OUARZAZATE.
Quant à la 5ème voiture, avec à son bord, BRAHIM, LAARICHE, M’RABET et MOI, elle est passée par ERRACHIDIA pour visiter l’auberge « La fibule du Dadès », recommandée par un ami, en vue d’organiser une randonnée dans les merveilleuses et paradisiaques Gorges du Dadès.
Le voyage ZAGORA / RABAT a duré de 6h30 à 23h30 et nous avons pu admirer des paysages variés allant du désert aux oasis verdoyantes, aux montagnes enneigées, aux forêts luxuriantes et enfin aux plaines fertiles.
Ce qui m’a surtout frappé durant ce voyage, c’est la très bonne condition physique de la gent féminine qui a tout le temps été avec le groupe de tête de la caravane, surtout les tueuses que sont SALOUA, AMAL, MAHASSINE et MINA. Elles étaient vraiment déchaînées.
Il ne faut pas oublier les très courageuses HAJJA ZHOR, ILHAM, HALIMA, SAADIA, SAMIRA et la princesse KENZA.
Elles ne se sont jamais plaintes ni du rythme de la marche, ni des aléas du temps et de la nature, ni des conditions de vie sommaires. La distance totale parcourue est de 60 kms environ.
Pour cela, je leur suis vraiment très reconnaissant.
DEBOUT LES MORTS !
Baadi BERGHOUZ